Utilisée
depuis des siècles en Chine pour des vertus
supposées thérapeutiques, l'extraction de
bile d'ours serait (enfin) en train de susciter
un débat plus important dans le pays ces
derniers jours. La raison ? Un rapport de
l'Association Animals Asia. Celle-ci combat
depuis 1998 ce procédé très dangereux pour
les ours, selon elle, à qui on prélève de
la bile entre deux ou trois fois par jour.
L'abdomen perforé par un cathéter ou une
fistule reliés à leur vésicule biliaire,
ils seraient environ 7.000 plantigrades,
selon les statistiques officiels, et bien
plus selon les ONG, à être immobilisés dans
des cages étroites. Jill Robinson, fondatrice
d'Animals Asia, avait déjà rapporté que
certains d'entre eux y restaient ainsi plus
de 25 ans. La race la plus concernée par
ce marché biliaire est l'ours à collier.
Une
expansion qui suscite l'attention
On
prête ainsi à sa bile des qualités pour
réguler le cholestérol ou dissoudre les
calculs biliaires et rénaux. La barbarie
de la technique d'extraction a longtemps
été dénoncée par les associations et serait
donc en train de trouver de l'écho en Chine
La candidature pour entrer en bourse de
la société Guizhentag - spécialisée dans
cette substance - aurait tout accéléré.
En voulant agrandir la production de ses
fermes à ours, l'entreprise a très vite
suscité l'attention. Ainsi sur la Toile
chinoise et notamment sur Weibo - le Twitter
chinois - des dizaines de milliers d'internautes
ont réagi au quart de tour, avec ce genre
de message : « Honte à Guizhentag et honte
à l'association de médecine traditionnelle
chinoise ! ». Le président de cette dernière
association avait en effet déclaré jeudi
dernier, droit dans ses bottes : « Prélever
de la bile d'ours revient à tourner un robinet.
C'est sans douleur, naturel et simple ».
Des
images aseptisées
En
Chine, des dizaines de personnalités des
médias, du sport ou de la musique se sont
emparés du sujet et ont adressé une pétition
aux autorités boursières. Face aux attaques,
la société a donc décidé de faire bonne
figure ce mercredi matin en invitant la
presse chinoise dans l'une de ses fermes.
Mais l'image aseptisée donnée à la visite
n'a pas échappé aux observateurs. Les premières
images diffusées se sont en effet révélées
largement différentes de celles souvent
décrites. Le rapport, publié mardi par l'Association
Animals Asia, n'a donc pas rien arrangé
à la polémique naissante : Faut-il continuer
à tolérer le commerce lucratif de la bile
d'ours alors que la ponction de ce liquide
est une torture ? Accompagnée d'un vidéo
très crue, le rapport de l'Association Animals
Asia dénonce encore les multiples infections
que subissent les ours à collier dans les
fermes. « Les gens en Chine sont en train
d'embrasser cette cause », a assuré la défenseuse
de la « torture » de ces ours colliers depuis
1998, Jim Robinson.
|
Pour l’amour de son petit, une maman ours tue son ourson et se suicide ensuite
!
Emprisonnée
tout comme son petit dans des cages où
on leur extrait la bile, elle a tué
celui-ci avant de se suicider. Dans de nombreuses
fermes, les ours sont enfermés dans
de toutes petites cages, isolés,
avec un cathéter enfoncé dans
leur vésicule biliaire, ou bien encore
un tube de latex maintenu par un corset
de fer, et ce durant toute la vie (soit
à peu près 20 ans, l’ours
étant tué par la suite). Il
s’agit là d’une pratique de la médecine
chinoise qui a été généralisée
avec des fermes durant les années
1980. Lorsque la mère a entendu son fils crié de douleur, au moment de lui perforer le ventre, elle s’est échappée de sa cage et s’est lancée à la recherche de ce dernier. Le personnel qui faisait l’opération a fui, effrayé par l’apparition de la mère. Après avoir prit son enfant dans les bras, elle l’étrangla. Puis, dans la foulée, elle se jeta violemment contre le mur pour se donner la mort à son tour..
C'est
un acte exemplaire, extrêmement triste,
d’un énorme courage et d’une grande
abnégation, qu’il faut saluer.
|