POLEMIQUE
- Une vidéo tournée dans un abattoir certifié bio au
Vigan dans le Gard montre des actes de cruauté infligés
aux animaux. De quoi relancer le débat sur les méthodes
d'abattage des abattoirs quatre mois après la polémique
d'Alès.
Des
images insoutenables qui suscitent dégoût et indignation
et tournées dans un abattoir "certifié bio".
Quatre mois après le scandale de l’abattoir d’Alès,
une nouvelle vidéo choc de l'association de défense
des animaux L214 a été dévoilée, mardi 23 février. Dans
cet enregistrement de 4 minutes 30 secondes, filmé selon
l'association dans l'abattoir "certifié bio"
du Vigan (Gard), on voit un employé lancer violemment
des agneaux récalcitrants contre des barrières. Les
bovins et les porcs, censés être égorgés après avoir
été étourdis, sont saignés alors qu'ils sont éveillés
et bougent. Plus sordide encore, un salarié, visiblement
amusé par la réaction des bêtes, leur assène à plusieurs
reprises des décharges électriques tandis que d'autres
leur donnent des coups de poing.
Le
Foll dénonce "des pratiques intolérables"
"Même
dans un abattoir tourné vers le bio et le local, les
animaux perdent la vie dans la souffrance", déplore
la chanteuse Nili Hadida, du groupe Lilly Wood and the
Prick, qui présente la vidéo. Et demande une nouvelle
fois au nom de l'association "une commission d'enquête
parlementaire sur les méthodes d'abattage dans les abattoirs
français". Car ces images interviennent quatre
mois après une première vidéo filmée en caméra cachée
à l’abattoir municipal d'Alès, également dans le Gard,
qui avait provoqué des réactions indignées, une enquête
judiciaire, et la fermeture temporaire de l’abattoir.
Contacté
par metronews, l'abattoir incriminé, qui concède avoir
regardé la vidéo qui tourne sur Internet, ne souhaite
"pas répondre aux questions des journalistes".
Il devra néanmoins répondre à celles de la justice.
Suite à la plainte déposée par L214, qui dénonce "des
faits de sévices graves, mauvais traitements sur animaux
et violation de la réglementation relative à l'abattage",
une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet
d'Alès mardi. Cette enquête sera menée par la brigade
nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires,
en co-saisine avec la brigade des recherches de la gendarmerie
du Vigan, indique le procureur Nicolas Hennebelle dans
un communiqué. Le ministre de l’Agriculture Stéphane
Le Foll a par ailleurs condamné "avec la plus grande
fermeté ces pratiques intolérables et a immédiatement
diligenté une enquête (...) afin de faire toute la lumière
sur les faits dénoncés et de déterminer les responsabilités".
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